L’Union africaine des télécommunications (UAT) et Mozilla ont signé un protocole d’accord, portant sur un projet conjoint visant l’amélioration de la connectivité des TIC en milieu rural en Afrique. Selon le Secrétaire général de l’UAT M. John OMO, le projet qui repose sur l’usage des politiques, réglementations et pratiques du spectre a pour but de garantir un accès abordable aux services de communication à travers le continent.
«Tout le monde devrait pouvoir accéder, à un prix abordable, aux services de communication. Or si les stratégies d’accès ne sont pas inclusives, elles risquent plutôt d’aggraver la fracture numérique. Ce protocole d’accord reconnaît la nécessité de traiter d’urgence le problème d’accès au spectre en zones rurales, notamment les aspects politique et réglementaire, de façon à promouvoir l’innovation et mobiliser les investissements en vertu de la stratégie visant à fournir des services de communication à un prix abordable», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la société africaine, la pandémie de COVID-19 n’a fait qu’exacerber ce besoin. En effet, la connectivité rurale constitue à ce jour un réel défi dans le continent, avec des zones dépourvues d’une connexion téléphonique de base. Et, ceci s’explique par le fait que plus de 60% de la population africaine vit dans les zones rurales, avec une majorité souffrant d’un manque d’infrastructures d’appui en matière de routes et d’énergie. Tous ces facteurs font que la fourniture de services reste classique dans ces zones considérées non rentables sur un plan commercial.
Le PDG de Mozilla, Mme Mitchell Baker, a souligné que ceux qui disposent d’un service téléphonique / d’Internet abordable bénéficient de ressources, opportunités, services en matière d’éducation et filets de protection sociale en constante évolution, tandis que les personnes isolées prennent du retard simplement du fait qu’elles restent coupées du monde. Les stratégies d’accès qui ne sont pas inclusives risquent ainsi d’aggraver la fracture numérique, a-t-elle déclaré.
Aujourd’hui, Internet représente une ressource mondiale ouverte et accessible à tous, et bien que la moitié de la planète soit connectée à Internet, les modèles politiques, réglementaires, financiers et techniques existants semblent ne pas être tout à fait adaptés aux régions les plus pauvres et les moins peuplées.
«Connecter les personnes isolées nécessite la mise en œuvre de politiques, réglementations et pratiques spécifiques qui englobent tous les aspects réglementaires, tels que les licences, l’itinérance, la tarification ; le spectre étant un élément crucial», a déclaré le Secrétaire général de l’UAT, M. John OMO, qui a en outre relevé que le spectre demeurait considérablement sous-utilisé dans les zones rurales, parce que les opérateurs qui y opèrent investissent peu.
Ce projet, conçu conformément aux objectifs stratégiques de l’UAT et du programme Afrique de Mozilla, reconnaît par ailleurs que certaines des approches en matière de réglementation du spectre, comme les enchères, peuvent agir comme un pare-feu en situation de concurrence, créant ainsi un obstacle financier pour les petits fournisseurs de services innovants susceptibles d’offrir de nouvelles technologies et de nouveaux modèles commerciaux au service rural.
“Je pense que l’accès au spectre dans les régions mal desservies ne saurait être considéré comme une question purement économique. Si les citoyens ne sont pas dotés d’outils de communications modernes, une approche axée uniquement sur les enchères va accroitre les inégalités. Les stratégies de spectre devraient traduire l’urgence de rendre l’accès au large bande à la fois inclusif et abordable », a déclaré Mme Mitchell Baker, PDG de Mozilla.
Les recommandations proposées par les deux parties seront présentées à la réunion annuelle du Conseil d’administration de l’UAT en 2021.