La communauté internationale célèbre une fois de plus la Journée internationale de la femme aujourd’hui, pour la 47e fois depuis qu’elle a été officiellement reconnue par les Nations unies. Placée sous le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », la Journée internationale de la femme de cette année nous rappelle la contribution des femmes dans la transformation et le développement du monde entier.
L’UAT reconnaît et célèbre toutes les femmes qui, par leur labeur, leur détermination et leur résilience, continuent à œuvrer en faveur d’un monde meilleur. Tout en appréciant à sa juste valeur la contribution des femmes, nous exprimons notre inquiétude devant la persistance d’inégalités profondément ancrées, qui mettent les femmes en marge des questions internationales cruciales et les privent de la possibilité d’exploiter leur plein potentiel et d’avoir une vie meilleure.
Il est tout aussi préoccupant de constater qu’aucun pays n’est parvenu à instaurer l’égalité totale entre les sexes et que, parmi les pays qui ont réduit cet écart d’au moins 80 %, seul un pays – la Namibie – se trouve en Afrique. Il est également décourageant de constater que, selon le Rapport mondial sur l’écart entre les sexes 2023, il faudra à l’Afrique subsaharienne au moins un siècle pour réduire le fossé entre les sexes, si nous persistons dans la même voie. Nous sommes d’avis que le rythme actuel des progrès n’est pas viable et qu’il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures concertées pour accélérer la réalisation de la parité entre les sexes.
En matière de télécommunications/TIC, comme dans d’autres secteurs, les femmes se trouvent constamment défavorisées ou marginalisées. Certes, le monde connait une réduction progressive de la fracture entre les sexes, selon le dernier rapport de l’UIT qui indique que 57 % des femmes utilisent l’internet contre 62 % des hommes dans le monde, et que seulement 24 % des femmes utilisent l’internet contre 35 % des hommes en Afrique. En outre, les femmes ont environ 8 % moins de chance de posséder un téléphone mobile et 20 % moins de chance de posséder un smartphone.
Étant donné que la plupart, sinon la totalité, des inégalités du monde physique sont reproduites dans l’espace numérique, nous devons favoriser l’autonomisation des femmes afin qu’elles puissent surmonter les défis liés aux inégalités entre les sexes. Les gouvernements doivent créer un environnement favorable à l’expansion du secteur informel, qui représente au moins 83 % de la main-d’œuvre totale du continent. La majorité des travailleurs du secteur informel sont des femmes qui, parce qu’au niveau le plus élémentaire, nous les avons empêchées d’accéder pleinement et librement aux compétences en littératie numérique et de les utiliser, bon nombre d’entre elles restent non bancarisées ou complètement exclues financièrement.
Je nous encourage à élaborer et à mettre en œuvre des politiques qui incitent à la participation des femmes aux questions mondiales de télécommunication/TIC et qui leur permettent d’être promues à des postes de direction. L’UAT continue d’exhorter les États membres, les membres associés et les parties prenantes à favoriser en priorité la participation des femmes dans toutes les activités de l’UAT, en garantissant l’égalité des sexes et la représentation dans le processus décisionnel de l’UAT.
Conscientes des réalités disproportionnées auxquelles les femmes sont confrontées, les parties prenantes doivent apporter une réponse proportionnelle à ces défis. Il nous incombe d’investir dans des initiatives visant à éliminer les obstacles liés au genre, en veillant à ce que les femmes possèdent les connaissances et les compétences numériques requises, et qu’elles soient en sécurité sur l’internet. Il s’agit là du meilleur moyen pour les femmes de tirer pleinement parti des TIC et de contribuer à stimuler le développement économique pour un continent et un monde plus prospères.
L’UAT souhaite à toutes les femmes d’Afrique et du monde entier une heureuse journée internationale de la femme.